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Les présupposés de la PNL 5 - Corps et esprit agissent l'un sur l'autre

Jocelyn LM

Dernière mise à jour : 4 sept. 2023


La complémentarité du corps et de l'esprit est bien connue. Déjà, au IIème siècle, Juvénal, poète satirique romain (de 65 à 128 après JC), dans la dixième de ses seize satires (écrites entre 90 et 127) écrivait :


"Alors faut-il que les hommes ne fassent jamais de vœux ? … Ce qu’il faut alors implorer, c’est un esprit sain dans un corps sain", soit la bien connue citation "Mens sana in corpore sano" dans le texte.

Ainsi, Juvénal soutient-il qu’il faille cesser d’implorer vainement les dieux, mais plutôt requérir de leur part la santé physique et mentale. En effet, jadis, la santé était-elle pendue au fil d’une puissance transcendante — d’où son lien avec la "sainteté".


Au-delà de cette complémentarité, il apparaît que ce qui se passe dans l’esprit a des répercussions sur le corps, et inversement. Si l’on observe les modifications du non-verbal, on peut en déduire des modifications concomitantes au niveau de la pensée.


Henry Bergson (philosophe français. 1859-1941) écrivait à ce sujet : "Le corps, toujours orienté vers l'action, a pour fonction essentielle de limiter, en vue de l'action, la vie de l'esprit."


Et selon le psychiatre Christophe André, "Le corps et l'esprit sont très étroitement liés". Ils sont tous deux aussi indissociables que les pensées et les émotions. Et il apparaît donc très important d'apprendre à gérer ces intéractions afin de nous permettre d'améliorer notre santé.


Point très intéressant : selon lui, si le lien entre le corps et l'esprit a si longtemps suscité une grande méfiance, de si vifs débats en France, c'est que nous sommes une nation plus intellectuelle que sentimentale.

Cela a donc exercé une influence sur notre rapport au corps. Longtemps, nous ne l'avons traité que comme un outil. Nous en attendions le silence, c'est-à-dire la santé, la jouissance des organes et des sens, l'obéissance - pour nous transporter et nous servir.


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En PNL, nous partons du principe que le corps et l’esprit (les pensées, les émotions) s’influencent l’un l’autre et forment un tout.


- Le corps qui influence l'esprit


Si votre corps ne se sent pas au mieux, si vous avez des douleurs, si vous ne lui apportez pas sa ration d'eau ou de nourriture quotidienne, s'il n'est pas assez reposé, vous voyez rapidement que votre état d'esprit change. Vous serez plus facilement irritable, nerveux… et vous pourrez manquer de motivation, d'envie de faire ce qui est pourtant habituellement important ou même facile pour vous.


D’où l'importance de "rester en forme".


- L'esprit qui influence le corps


Prenons un exemple qui nous est tous arrivé : vous parlez avec une personne et ce qu'elle vous dit vous énerve. Vous allez donc commencer à vous impatienter et vous allez avoir chaud. Vous aurez cette impression de rougir et que cela se voit immensément.


Autre exemple, pris dans le milieu sportif : vous allez faire l'exercice du développé couché et vous connaissez votre niveau. Vous savez par exemple que vous pouvez pousser 90 kg. Mais d'habitude, vous avez une personne pour vous assurer (une personne qui est là, derrière vous, au cas où vous ne pourriez plus relever la barre). Mais vous relevez la barre seul car vous avez le niveau.

Mais ce jour-là, vous êtes seul. Eh bien vous ne parviendrez pas à pousser autant. Non pas que vous ne pouvez pas le faire (ce n'est pas le cas) mais juste que votre esprit doute, et votre corps ne parvient pas à relever la barre.


Mais tout n'est pas perdu. Car à tout moment, vous pouvez modifier votre état d'esprit, vos perceptions.

Comme le dit Louise L. Hay dans cette citation que j'aime beaucoup :


"Le pouvoir réside toujours dans l'instant présent."


Si vous vous sentez énervé(e), prenez quelques secondes pour "décaler votre regard" (votre perception) afin d'aligner votre corps et votre esprit. Prenez du recul. Posez-vous la question : "Quelle serait une meilleure façon de réagir pour moi ?"



Le corps et l'esprit feraient partie d'un même tout.


C'est en 1979, dans son ouvrage " Mind and Nature: A Necessary Unity (Advances in Systems Theory, Complexity, and the Human Sciences)", que Gregory Bateson * écrivait :


"Le corps et l’esprit sont les aspects d’un même système cybernétique."


C’est l’idée que le corps affecte l’esprit et que l’esprit affecte le corps. En changeant notre façon de penser, on peut donc agir sur nos émotions, sur nos actions, sur notre santé, sur notre alimentation… et inversement.


Le langage corporel, ou langage non-verbal, a un impact sur la façon dont les autres nous voient, mais il peut aussi changer la façon dont nous nous voyons nous-mêmes.


De ce fait, il est assez clair que le corps et l'esprit agissent l’un sur l’autre.


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Dans un second temps, il me semblait intéressant, mais ce n'est qu'un avis personnel, de glisser, même furtivement, sur le terrain philosophique : la place de l'âme, de l'esprit, du corps… dans la tradition philosophique, chrétienne, cartésienne et nietzschéenne.



Si, dans la tradition philosophique, que ce soit dans la pensée de Platon (pensée antique), dans celle de Descartes ou encore dans la pensée chrétienne, l'âme et le corps forment deux parties distinctes chez l'humain. De plus, cela confère à l'âme une supériorité par rapport au corps.


L'âme représenterait la permanence et le corps la mutabilité dans la tradition philosophique. Les Antiques, comme St Augustin, la tradition chrétienne donc, ou encore la foule établissent comme critère de valeur la permanence pour hiérarchiser les choses : plus une chose est permanente et immobile, plus elle est valorisée. C’est pour cette raison que l’âme est supérieure au corps dans la tradition philosophique.


Plus encore, comme l’âme est plus fiable que le corps, car elle est permanente – tandis que le corps est mobile, la conclusion que tirent la foule et ces philosophes de cette idée est que l’âme serait plus réelle que le corps, ce qui justifie à nouveau sa supériorité sur le corps.


Le corps est comme un fil conducteur


Mais la pensée de Nietzsche est en parfaite opposition avec cette vision classique :


“Aussi loin que quelqu’un puisse pousser la connaissance de soi, rien pourtant ne peut être plus incomplet que son image de l’ensemble des instincts qui constituent son être. A peine s’il peut nommer les plus grossiers par leur nom.”

[Aurore II. 19]


Nietzsche a en effet abandonné ce critère de la permanence comme critère de valeur.

En effet, il revalorise la mutabilité et le mouvement à la place.


D’autre part, il contredit cette hiérarchie entre l'âme et le corps.


Il affirme en effet que l’idée qui justifie cette hiérarchie (l'âme plus réelle que le corps), est pour lui un préjugé faux et nocif.

C’est tout le contraire : le corps est plus réel que l’âme.


  • Le corps n’est pas responsable de la mauvaise interprétation que l’on fait de la réalité : si nous faisons cette erreur de jugement sur le réel, c’est au contraire l’âme qui est à blâmer.

  • Lorsque l’âme interprète le réel, quand elle insère une constance, de la régularité, elle trahit le réel : elle ajoute des éléments que la réalité ne possède pas.


[Les sens] ne mentent pas du tout. C’est ce que nous faisons de leur témoignage qui y introduit le mensonge, le mensonge de l’unité, le mensonge de l’objectivité, de la substance, de la durée… C’est la “raison” qui est cause de ce que nous falsifions le témoignage des sens. Tant que les sens montrent le devenir, l’impermanence, le changement, ils ne mentent pas…”

[Crépuscule des idoles, “La “raison” dans la philosophie”, §2]


Nietzsche s’oppose au dualisme classique entre âme et corps :


- L’être n’est que corps puisque l’être n’est qu'instinct, (Définition ci-après)

- L’âme n’est qu’une partie du corps : toutes nos pensées, nos idées, etc., (ce que traditionnellement nous attribuons à l’âme), ne sont en fait guidés que par les instincts. Ainsi, l’âme n’est qu’une partie du corps : elle est un serviteur du corps, elle obéit à ses instincts.


Tout se joue en fait à partir de multiples perspectives qui associent l'instinct à des plaisirs et à des souffrances, et non au désir de connaître véritablement d'une manière libre, voire désintéressée :


"Tant que l'on cherche la vérité dans le monde, on se tient sous la domination de l'instinct : mais celui-ci veut le plaisir et non la vérité, il veut la croyance à la vérité, c'est-à-dire les effets de plaisir de cette croyance."

[Nietzsche, § 176 et 184 du Livre du philosophe – 1872]



[Les instincts forment des processus, des choses en mouvement, qui permettent d’accroître sa puissance : toutes choses réelles (que ce soit les hommes, les pierres, les feuilles, etc.) sont constituées d’instincts et désirent accroître sa puissance.]



C’est à partir de ces deux affirmations, la supériorité du corps à l’âme et l’âme comme partie intégrante du corps, que Nietzsche explique que le premier objet de la philosophie doit être le corps et non l’âme.


Selon lui, il ne faut pas étudier la pensée, puisqu’elle n’est qu’une conséquence des instincts : il faut donc étudier les instincts, c’est-à-dire le corps, qui sont cause de la pensée.


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* Gregory Bateson (1904-1980)


Anthropologue, psychologue, épistémologue américain. Influencé par la cybernétique, la théorie des groupes et celle des types logiques, il s'est beaucoup intéressé à la communication (humaine et animale), mais aussi aux fondements de la connaissance des phénomènes humains. Il est à l'origine de ce que l'on appelle l'école de Palo Alto.

 
 
 

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