Lorsque vous communiquez, c'est-à-dire lorsque vous échangez avec une autre personne, que ce soit par un mot, un regard, un geste, ou une attitude, le plus important n'est pas dans ce que vous vouliez, ou non, transmettre, mais ce qui est reçu, compris, par l'interlocuteur.
Même si votre intention est claire (pour vous), c'est l'interprétation et la réponse de l'autre personne qui reflètent votre efficacité.
Il est alors important d'évaluer ce qui est réellement compris par l'interlocuteur.

En effet, la communication est toujours à deux sens : il y a un émetteur et un récepteur. Et selon la PNL, seules les réponses que nous recevons quand nous communiquons ont de l'importance.
Cela pourrait être en lien avec nos différentes cartes, comme nous l'avons vu dans le premier présupposé de notre série (Lien ici). Les messages transmis se voient déformés par des filtres à l’émission, ainsi que dans le sens inverse.
Si le message que nous voulions transmettre est différent de celui qui a été reçu, c'est qu’il y a une différence entre ce que vous avez voulu dire et ce que votre interlocuteur a compris.
Il est donc important de vérifier la compréhension de notre interlocuteur à ce que nous lui avons communiquer, plutôt que de se dire qu'il ne comprend rien ou que nous ne savons vraiment pas communiquer…
Ce n'est pas parce que nous communiquons tout le temps que cela est simple. Bien au contraire…
Nous ne pouvons pas parler de communication sans parler de l'école de Palo Alto et de Paul Watzlawick (1921-2007).
Psychologue autrichien, référence dans le domaine de la thérapie familiale et systémique, il a développé, en collaboration avec d'autres chercheurs (Janet Beavin Bavelas et Don D. Jackson) au Mental Research Institute de l'école de Palo Alto, la théorie de la communication humaine, pierre angulaire de la thérapie familiale.
Dans cette théorie, la communication n’est pas expliquée comme un processus interne provenant du sujet, mais comme le résultat d’un échange d’informations qui trouve son origine dans la relation.
De ce point de vue, l’important n’est pas tellement le mode de communication ou si ce dernier est conscient ou non, mais comment nous communiquons ici et maintenant et de quelle manière nous nous influençons les uns les autres.
Nous allons donc voir brièvement ici les principes fondamentaux sur lesquels repose la théorie de la communication humaine et quels enseignements nous pouvons en tirer.
Voici les 5 axiomes de la communication humaine.
- Il est impossible de ne pas communication (ça ne vous rappelle pas quelque chose ?)
Pour Paul Waztlawick et ses collègues, tout comportement est une forme de communication en soi, à la fois implicite et explicite. Même garder le silence implique une information ou un message,
- La communication dispose d'un niveau de contenu et de relation (la métacommunication)
Si la signification du message lui-même (niveau de contenu) est importante, la façon dont le locuteur veut être compris et comment il prétend que les autres le comprenne (niveau relationnel) est tout aussi importante.
Nous voyons ici que l’aspect du contenu correspond à ce que nous transmettons verbalement tandis que l’aspect relationnel renvoie à la façon dont nous communiquons ce message, (ton de la voix, l’expression faciale, le contexte…). C’est précisément ce dernier aspect qui détermine et influence le premier dans la mesure où, selon notre ton ou notre expression, le message sera perçu sous une forme ou une autre.
- La ponctuation donne une signification selon la personne
Paul Watzlawick expliquait ainsi cet axiome ; "La nature d’une relation dépend de la gradation que les participants font des séquences de communication entre eux."
En effet, chacun de nous construit toujours une version de ce qu’il observe et expérimente, et établit en fonction de cela la relation avec les autres.
Il est très utile d'ajouter, pour une compréhension plus fine, que chaque interlocuteur croit que le comportement de l’autre est la cause de son comportement.
En fait, le processus de la communication est bien plus complexe, et ne peut être réduit à une simple relation de cause à effet. C'est en effet un processus cyclique dans lequel chaque partie contribue de manière singulière à la modération de l’échange.
- La modalité digitale et la modalité analogique
Selon la théorie de la communication, il existe deux modalités :
La modalité digitale fait référence à ce qui est dit à travers les mots, lesquels sont le vecteur de ce que contient la communication.
La modalité analogique inclut la communication non verbale, c’est-à-dire la façon de nous exprimer et le vecteur de la relation.
- La communication symétrique et complémentaire
Dans ce dernier axiome, l'importance est donnée à la façon dont nous avons d’interagir les uns avec les autres : parfois dans des conditions d’égalité, parfois sur la base de différences.
Nous pouvons avoir une relation symétrique :
Nous évoluons alors sur le même plan. Nous avons des conditions d’égalité et un pouvoir équivalent dans l’échange, mais nous ne nous complétons pas.
Nous pouvons avoir une relation complémentaire :
Comme la relation parent/enfant, enseignant/étudiant… nous sommes certes dans des conditions d’inégalité, mais nous acceptons les différences, ce qui permet la complémentarité de l’interaction.
En prenant en compte ces axiomes, nous voyons que ce qui est important, ce à quoi nous devons faire attention est la relation elle-même.
Nous devons plus prêter attention à la façon d’interagir des personnes qui communiquent plutôt qu'au rôle individuel de chacune d’elles.
Nous voyons donc bien ici que les aspects implicites participent grandement dans la communication, et en fait un sujet complexe.
Références bibliographiques ayant servi à la rédaction de cet article :
- Ceberio, Marcelo R. (2006). La bonne communication. Les possibilités de l’interaction humaine. Barcelone : Paidós.
- Un article du site "nospensees.fr"
- Un article de "devop.pro "
- Une logique de la communication. Paul Watzlawick. Essai (Poche)
- Comment réussir à échouer. Paul Watzlawick. Essai (Poche)
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